Notre premier séjour aux Tuamotus se résume au seul atoll de Fakarava pour diverses raisons : d'une part nous y avons retrouvé Pierre qui sauvait et récupérait le maximum de matériel de son bateau échoué sur la plage de Rotoava, et nous lui avons proposé de le ramener à Papeete sur Tahiti, d'autre part compte tenu de la météo assez capricieuse, nous voulions profiter d'une bonne fenêtre météo pour aller à Tahiti.

La météo est en effet un peu plus difficile à gérer dans cette zone : le mara'amu, un vent fort à très fort de sud souffle abondamment en juillet août et nous avons eu plusieurs coups de vent de force 7/8 rafales à 9 qui durent 3 jours et s'arrêtent 3 jours pour reprendre de plus belle. Il faut être vigilant et patient..

Pour un premier atoll avec passe d'entrée, Fakarava est probablement le plus facile pour les débutants que nous sommes. Une passe large et un courant assez modéré, 3 nœuds à l'étale. Mais cela n'enlève rien au caractère impressionnant du passage qui est une marmite de vagues de courant très courtes très abruptes de moins d'un mètre heureusement mais qui secouent bien. Ce passage n'est long que d'une centaine de mètre à peine. Derrière, c'est le calme plat, on se croirait sur le bassin d'Arcachon ou le lac de Genève un jour de calme. Il faut juste faire attention aux coraux mais le chenal vers le village de Rotoava est bien balisé. Le village est très tranquille, une seule rue car la langue de sable est étroite et une vie tranquille rythmée par les livraisons du bateau ravitailleur car tout ici est importé. Il n'y a presque pas de terre cultivable et à part les cocotiers et quelques arbres à pain il n'y a guère de fruits et légumes. Quelques poules en liberté comme dans toutes les îles mais ni cochons sauvages ni chèvres. Le mouillage étant exposé au sud, nous sommes allés comme tous les 30 autres bateaux nous réfugier à la pointe sud derrière la ligne de cocotiers à Hirifa. Cette migration est périodique au gré des coups de maramu et voit les deux mouillages de Rotoava et Hirifa alternativement se vider et se remplir. Au sud à Hirifa, presque rien : un bar/snack actuellement fermé pour cause de non ré-approvisionnement suite à la crise du Covid, et un beau spot de kite, plongée, planche à voile. Nous étions mouillés dans une eau cristalline par 6 ou 7 mètres de fond ce qui permet de bien voir les coraux, les poissons et … les requins. L'un d'eux, un joli requin de corail a son domaine juste derrière la jupe arrière du bateau. Il patrouille pour voir s'il n'y a rien à manger et nous ne faisons pas partie de son ordinaire apparemment. En revanche quand Tristan a vidé du poisson et jeté les têtes et les viscères par dessus bord (ce qu'il ne faut pas faire évidemment car cela les accoutume) notre requin a été fort content, et son excitation a rameuté 3 ou 4 collègues à lui qui paraissaient très énervés. Baignade non recommandée le temps qu'ils se calment et s'éloignent.

De retour à Rotoava au nord après le maramu nous avons pu recueillir Pierre et ses bagages, le rasséréner un peu et faire avec lui les 48h de navigation qui nous ont amenés au petit matin en vue de Tahiti nui, la grande île.

Tikehau

De retour dans les Tuamotu, escale à Tikehau. Passe facile, le guestimator permet de calculer la marée et en gardant les moteurs en regime modéré on passe en toute sécurité. Il y a bien un petit mouillage juste après la passe mais le vent est fort d'Est Sud-Est et ça risque d'être agité. Nous poursuivrons jusqu'au village puis prenons le mouillage après l'hotel. Il y a une belle langue de sable qui protège bien du clapot d'Est à condition de bien s'avancer vers le platey jusqu'aux 3m de fond. Une seule grosse patate bien visible. 15°06,146S, 148°11,855 W.

Testé aussi le mouillage dans l'est du village. Avantage: on peut aller faire quelques courses, petites supérettes, poste. Une ou deux places à quai. Mouillage à l'Est pas facile, fonds de 6-8m, eau pas très claire nombreuses patates.

Rangiroa

Entrée par la passe de Avatoru contre le courant 2 noeuds , vagues de courant stationnaires de 1 m sans danger. Balisage clair, puis chenal sans pb vers Tiputa. Il est possible de rejoindre le petit port juste après la passe et pour un faible tirant d'eau de rejoindre le quai où il y a un container qui contient le poste d'essence et gazole.

Mouillage juste avant la passe de Tiputa en face de l'hôtel Kia Ora. Il y a 4 corps morts donc attention à l'evitage. Très peu de patates. 14°58,089S, 147°38,272W.

Passe de Tiputa : nous avons vu des vagues de 2m lors de courants sortants importants contre une houle rentrante. Le lendemain nous sommes passés pile à l'étale de pleine mer avec un courant encore rentrant de 0,5--1 nd et quasi pas de vagues.