Après un accueil chaleureux et la nuit passée chez Colette, départ sans encombre vers l'aéroport sous une petite pluie persistante. On retrouve Joël à l'aéroport, où il nous guide pour chaque étape nouvelle pour moi : édition de la carte d'embarquement et enregistrement des bagages, puis passage au contrôle des bagages manuels (sortir la ceinture) … avec à chaque fois présentation du passeport et du test PCR … on comprends qu'il faille se présenter plusieurs heures avant le décollage !

Rien à signaler dans l'avion : on est sur le rang central, sans visibilité par les hublots. De toute façon on va se choisir un film à regarder pour passer le temps après le plateau-repas.

Juste avant l'arrivée à l'escale de Vancouvert, Joël découvre un « cousin » de Béa sur la rangée de gauche ! Un Manach' immigré à Vancouvert et qu'ils avaient déjà rencontré par hasard dans un mouillage aux Antilles. Après quelques heures bloqués dans une salle d'attente et le plein fait dans l'avion, on repart vers Tahiti. Arrivée 12h plus tard , au petit matin à Papeete.

Bien sur, petit orchestre local guitare, ukulélé, tambourin et chants pour nous accueillir et nous faire patienter le long de la longue file entre documents Covid, test PCR à passer, et récupérer les bagages. .. Malheureusement, je ne vois pas le mien ! …. il paraît que c'est rarissime, mais rien dans les soutes … après déclaration du bagage manquant on part louer la voiture pour monter les affaires à notre logement,(au fond d'une route en cul de sac introuvable, même pour le GPS, mais avec une belle vue sur la baie) puis je vais m'acheter quelles affaires plus légères pour faire notre balade sur l'île en attendant l'avion du lendemain matin pour les Marquises.

Visite guidée par Joël qui nous fait voir des sites variés : grottes et cascades moussues, banians géants sur les pilotis de leurs racines aériennes, site religieux avec tiki (marae) , spot de surf et vague-tube renommée, plage de galets de basalte noir mélangé avec des débris de coraux morts , puis sur le retour forêt chargée de lichen (ceux qu'on a au dessus des vélos) et vue imprenable sur la côte .

Au retour au logement, on nous rappelle pour nous dire que mon sac n'est pas parti de Paris ( !? ) et qu'ils nous le font suivre jusqu'à l'aéroport des Marquises : encore 2 jours avec la petite pochette de secours donnée par Air France.

Départ 6h du mat, sans encombre : en vol intérieur, c'est plus simple et il y a moins de monde dans le bimoteur à hélices. Pas de film pour ces 3 heures de vol, mais belle mer de nuages et quels lagons entrevus sur l'itinéraire. Vent fort, pluie et brume à l'arrivée, qui font qu'on a droit à un petit tour en rond pour attendre une météo meilleure... après un petit coup de soleil, on se pose freins serrés sur une piste mouillée... personne n'a applaudi : sûrement un exploit assez fréquent.

A l'arrivée, pas de taxi pour descendre au port, mais un habitant s'est proposé pour nous charger dans son pick-up et nous dépose au chantier naval.

Au chantier, on voit que le bateau est garé au fond : près des douches, mais bien coincé, et on apprend qu'il faudra attendre jusqu'à mardi midi pour être mis à l'eau. Comme ils n'avaient pas tout fini, en plus de la mise en route habituelle après hivernage, en attendant, on fera la peinture de l'anti-fouling.


Samedi, on a bien avancé, et on décide de louer une voiture pour aller voir des grands tiki dans les bois . On passe avant voir le vieux cimetière et les tombes de Gauguin et Brel. Au retour, on s'arrête vir le « Tiki souriant », très rigolo avec ses lunettes rondes et son petit air penché : il me fait penser à un Mignon.


Mardi 22 midi, comme annoncé, le bateau est mis à l'eau. On passe la nuit dans la rade et départ le lendemain pour l'île de Tahuata, en face, et Hanamoenoa, la baie aux raies.

Mercredi 21: Arrivés assez tôt au mouillage, on se fait une virée en masque/palme, et chance du débutant, je vois une raie manta qui fait ses loopings dans l'eau pour se nourrir de plancton.

Jeudi 22 : retour sur Hiva Oa, mais côte nord ouest : une petite baie à l'entrée impressionnante avec ses hautes falaises rouge sombre. On va a terre pour donner les gouges à Joselito, le sculpteur. Ils nous invite au repas pour le lendemain midi.

Vendredi 23: après une montée digne des chèvres sauvages du coin vers le plateau, on redescend manger avec la famille de Joselito (poisson cru, poisson cuit et bœuf braisé, tiré par Joselito dans la forêt et salé par sa femme). Puis après midi à jouer à la pétanque entre cocotiers et citronniers.

On repart au bateau avec des mangues et des citrons ramassés par terre et 3 gros pamplemousses.


Samedi 24: levés vers 5h et départ 6h pour l'île de Ua-Pou. Cap 295° vent de 17nds grand largue ; on avance à 6 ou 7 nds et arrivons 10h plus tard dans la baie d'Hakahetau, surplombée de pics embrumés, digne d'un paysage du Mordor ! On descend à terre pour prendre une bière et on se retrouve à manger une assiette dans une baraque sur le port (au final, moins copieuse que vantée). Au retour sur le quai, on aperçoit 3 belles mantas qui font leurs danses dans le port aux eaux claires.


Dimanche 25 : on va faire quelques courses tant que c'est ouvert, puis on s'enfonce sur une route forestière pour aller visiter Manfred et son chocolat. Schoco-Mann comme l'indique un panneau clouté à mi-pente sur un arbre. Cheveux longs filasse et visage buriné, il nous raconte sa vision du monde pendant qu'on goûte des carrés de chocolat au beurre de cacao et à la pâte noire un peu râpeuse : excellent ! Son « labo » est top secrêt et il a vendu sa recette à une chocolatière tahitienne pour une nouvelle voiture. Après visite de quelques plants de cacao nous repartons avec des plaques au gingembre, moka ou orange, et des « rochers » vantés avec enthousiasme par Joël.

L'après-midi, Abel se repose de la marche du matin et Joël se lance dans la réparation du désalinisateur. Du coup, je pars voir l'église et pousse sur la route à la sortie du village pour m'enfoncer vers le fond de la vallée, sous un des pics.


Lundi 26 : Gros stock de pain (déjà congelé) et beurre néo-zélandais en boîte pour le voyage. Abel les ramène au bateau et va rester au port pendant qu'on va faire la balade vers la cascade. Petit trou d'eau paradisiaque au fond d'une vallée encaissée. Une eau pure et fraîche qui nous tombe dessus : une pub pour Tahiti douche ! J'en ai oublié mes lunettes de soleil sur un rocher.

Au retour, on va voir l'atelier du sculpteur local. Il est parti à Tahiti pour écouler ses statues, mais son « aide » est là qui prépare les ébauches qui seront alors gravées : la division du travail existe aussi ici !

Départ lundi après déjeuner pour notre grande traversée vers les Tuamotu : 3 jours et demi par vent de travers, mer formée, 25 à 28 nœuds de vent au départ, faiblissant dans les jours suivants, comme disent les annonces météo. Avec 7 nœuds, on va peut-être pouvoir pêcher un thon ? On s'organise pour les quarts de nuit … juste pour surveiller le vent, car on reste au pilote automatique.


Mardi 27 : toujours cap 215° et 6 à 7 nœuds de moyenne. On voit plein de poissons volants qui ricochent sur la crête des vagues.


Mercredi 28 : le vent faibli, mais on a pris de l'avance les jours passés, et il faut pas arriver trop tôt, pour se présenter vendredi matin à marée montante à la passe sud du lagon.

Je crois voir l'aileron d'un gros dauphin quand je vois un dos, puis un gros souffle : une baleine passe à moins de 50 m derrière nous ! Elle nous suit un peu de loin ('on voit quelques jets de son évent) puis continue. Rencontre magique, mais trop fugace ! Du coup, je m'en vais faire tremper mes t-shirts dans du Génie sans frotter (avant, c'était « sans bouillir », mais là, ils disent que le trempage doit être d'1h maxi … après ça dissout tout ? … j'y retourne !)


Jeudi 29 : plus de vent ! … il reste 144 mn à faire , du coup, au moteur pour garder le temps moyen pour arriver avec la marée à la passe. Première lumière dans la nuit : un feu vert sur babord : un bateau sur le même bord que nous ? Non, c'est la passe de Manuréva, sur l'île de Raraka… (indiqué comme feu blanc fixe sur les infos de l'AIS, alors qu'il y a 2 feux verts superposés à éclat, donnant l'alignement de la passe …)


Vendredi 30 matin : on longe déjà l'atoll quand je me réveille. Le temps d'avaler mon café au lait et on arrive dans la passe bordée de belles vagues déferlant sur le platier. On passe sans problème, le chenal principal est repéré par des bouées latérales. Au débouché de la cardinale nord, on retourne vers les 2 autres bateaux au mouillage, à côté de l'ancien village de Tetamanu. Je me tente d'essayer l'aviron solo … pas facile au début de garder l'équilibre ! Ensuite, on met l'annexe à l'eau pour aller visiter le vieux village avec son église du milieu du 19èm et plusieurs murs encore debout de maisons en ruine, de l'époque où c'était la capitale, à côté de cabanes en planche ou nattes de cocotiers tressés des habitants. Entre temps, Joël aperçoit « Pousse rapière », le muscadet jaune de Max et Claire. On les invite à prendre l'apéro, mais ils doivent repartir à Papeete, car ils vont faire une semaine skipper et « hôtesse » sur un cata loué. On embarque quand même Max pour une sortie de plongée dans les courants des passes avant leur départ. En plus des premiers coraux vivants et colorés, entourés d'une multitude de poissons, j'y vois un beau mérou, 6 raies aigle qui survolent le fond … et mon premier requin à pointe noire. (petit, 1,30 environ, mais quand même!)

On décide de lever le camp pour aller dormir quelques miles plus au nord à Hirifa, la fameuse plage au sable rose. Un peu plus de bateaux ici, mais ça reste bien sympa.(des jeunes proposent un stage de kite surf.) 'Ti Punch pour tous pour fêter ça en regardant un beau ciel de coucher de soleil.


Samedi 31 : Après une bonne nuit, on va se balader sur la plage rose, couleur donnée par le platier ocre côté Océan. Ensuite, on prend l'annexe pour un coin où plonger, mais avant on traverse la bande de « terre » (en fait du corail mort mélanger avec de la lave, pour aller sur la côte exterieure et se promener dans les 40 cm d'eau au dessus du platier orangé. J'y découvre une multitude de coraux vivants et de multiples couleurs, que je tente de prendre en photo « aérienne ». Retour par la grève (bien sûr, je ramasse encore des coraux!) pour une séance de plongée dans le lagon : encore plus de poissons dans les coraux, les bénitiers aux lèvres vertes, violettes ou bleues encastrés dans le vieux corail ! On vient de réaliser que demain c'est dimanche … et que l'épicerie sera fermée à Rotoava, au nord du lagon…. Du coup, on ne s'y rendra pas demain mais lundi. Après-midi repos et bricolage à bord pour Joël. Je vais refaire un tour à pied sur l'île, discute avec une grand'mère qui fait du copra, m'enfonce dans la cocoteraie, suit un petit chemin balisé par des bouées dans les arbres pour rejoindre la côte océan, et reviens par la grève et des bras de mer. Pour le repas, on ouvre une boîte de haricots soudée par la rouille. L'étiquette était parti, ça nous rassure, on n'a pas vu la DSP ! L'anneau pour l'ouvrir a cédé dans la main de Joël, alors il a pris le tournevis qui a servi à ouvrir le pot d'antifouling pour l'ouvrir ! Quand je pense qu'il y en a qui mangent bio ! ;-))

Après dîner, séance de montage des films de Joël (cette fois, sa Gopro était bien chargée!) Du coup, je lui demande de charger mes photos pour que je les trie (beaucoup de tentatives de photos de frégates!) Demain, on les sélectionne et on les met sur le blog !!!


Dimanche 1er aout : 1ere leçon d'aviron pour Abel … avec petit plongeon ! Je prend le relais pour la 2ème séance, mais le vent de travers complique la chose. Du coup je longe le bord et trouve mon rythme, pour faire la course avec un pointe noir venu voir qui file dans son territoire : ça motive pour ne pas verser !

Départ avant midi pour Rotoava. Un bon vent de largue nous fait longer la côte balisée régulièrement par des balises rouges ou vertes, posées sur les plateaux affleurants. Nous arrivons dans l'après-midi. Le temps de trouver une bouée disponible et on va faire un tour « en ville ». On visite une belle petite église remplie de décorations en coquillages. Dans la cour intérieure il y a une grande case dédiée à la vierge (au milieu de la grotte de Lourdes?) La toiture est décorée avec pleins de colliers , placés là comme ex-votos ? Je fais une visite au cimetière dans le sable, donnant sur la mer : sérénité.

Retour sur la grand'rue. Étonnamment, on y croise une ribambelle de voitures ? … on pense à un retour de match, mais c'est le retour de l'aéroport. Passée la colonne de voitures, parfois complétées de remorque chargées de bagages, la route redevient calme. Après avoir repéré les commerces, on pousse jusqu'à la Poste, … mais le distributeur est en panne ! On verra demain matin au guichet : ça ouvre à 7h30 ; sinon, on espère que les commerces acceptent la carte. On rencontre des jeunes et au final on découvre que ce sont les neveux de Gaston et Valentine , le petit resto l'anse Amyot, tant vanté par Joël, sur l'île de Toau. On projetais d'aller y manger, mais ils sont ici pour du ravitaillement et pas dans leur île. En fait, ils sont bloqués ici car la station essence est aussi HS, comme le DAB ! Joël les contacte et leur propose de les ramener sur leur île... on attend leur réponse dans la soirée pour un départ lundi vers 10h. La traversée pourrait être sympa, surtout que Gaston aurait des choses à raconter car on avait appris à la passe sud qu'il était tombé de son bateau qui avait continué à avancer, et avait nagé 5h dans l'océan pour retourner à terre !!!


Lundi 2 : Réveil matinal et branle-bas pour faire les diverses courses et tirer de l'argent. Plus de légumes ni de fruits : on se rabat sur des sacs de «légumes variés » congelés. A la Poste, le DAB est toujours en panne et un panneau est affiché sur la porte : ouverture à 9h ! … on retourne porter les affaires au bateau et Joël rappelle plusieurs fois Gaston, sans réponse (Gaston, y'a l'téléphon qui son!) On va même jusqu'à aller au port pour les attendre. Comme la Poste n'est pas loin, j'y refais un saut : il est 10h, ça vient d'ouvrir à peine, le DAB est toujours en panne, et il y a une queue de 6 personnes … j'en laisse passer 2 et ensuite entre pour demander si on peut retirer de l'argent : « on n'a plus de TPE, alors uniquement si tu as un CCP de la Poste » « OK très bien » «oui, mais de la Poste Polynésienne » !!! Bon, du coup, après un ultime coup de fil, on s'en va. Arrivés juste avant la passe, on prend une bouée pour faire un plongeon sur un plateau. Avec la mer étale, l'eau est aussi claire que dans un aquarium ! Dommage, on n'a pas pris la Gopro. Le corail est moins beau, mais plein de poissons multicolores et notamment quelques gros perroquets... et encore un pointe noir qui slalome entre les patates de corail. Abel me dit au retour sur le bateau qu'il a vu un requin gris, plus gros. Départ vers midi pour Toau par vent de 25/30 nds : on file à 8nds sous 2 ris !

Arrivée en fin de soirée dans l'anse : très joli coin défendu par une petite passe bordée d'un platier assez large. Belle arrivée dans un crépuscule qui arrive vite. La carte nous indique qu'il y à des feux pour prendre l'alignement de l'entrée, mais on découvre au final qu'ils ne sont pas lumineux ! …


Mardi 3 : balade à pied sur le platier accompagné par les chiens de l'île. Je découvre un jeune baliste picasso à chevron à sec (projeté par une vague ou attrapé par un chien?) Le temps de le prendre en photo, puis je le remets à l'eau. Inspection des décrochés dans le platier et ruse pour y acculer des poissons... mais je ne suis pas assez rapide et le seul gros que j'ai réussi à coincer s'est réfugié sous le plateau rocheux. Un peu plus profond, je tente de prendre en photo quelques perroquets et des bénitiers. Retour par la plage avec de beaux bois morts tortueux et les cônes marbrés de rose des trochus. Retour chez Valentine qui avait débattu avec Abel, nous fait visiter son église et nous dit qu'il faut plonger au montant pour avoir plus de visibilité. Abel reste méditer sur le bateau et nous allons donc avec Joël mouiller l'annexe sur le bord du platier pour une belle plongée entourés de multiples poissons, et toujours un pointe noir curieux, et une fois un pointe blanc, plus gros ... . De retour à l'annexe, on n'arrive pas à décrocher l'ancre, malgré une manœuvre de Joël, moteur à fond ! IL a fallu de je mette le masque et que je guide Joël tout en faisant tourner la chaîne, coincée autour d'un massif de corail. On va s'apercevoir qu'on a réussi à tordre une patte en forçant dessus !

Après-midi bricolage pour Joël. Après un peu de lecture et sieste, je pars en palmant jusqu'au rivage pour me balader de l'autre côté des maisons. Sur le bord de l'eau, je découvre un pointe noir retourné et la gueule en sang. Sûrement attrapé par un pêcheur à la ligne qui l'a laissé là. C'est le genre de bête qui a plutôt le regard fixe (et les ouies aussi), donc je me demande si il est encore vivant. Prudent, je le couche sur une palme pour faire traîneau, et reste à distance s'il avait voulu se retourner. Je le dispose dans l'eau … est ce que ce sont les vaguelettes qui le font bouger ? Il a de quoi ventiler ses ouïes . J'en profite pour le mesurer : 1,70 queue comprise. Comme il ne s'en va pas, c'est moi qui m'en vais dans la cocoteraie. En revenant en fin d'après-midi, j'ai vu qu'il avait disparu. Dans les contes, le Prince des Requins qui a été sauvé reviens avec la clé du coffre au trésor ! On assiste au crépuscule depuis le débarcadère en écoutant Abel lire la Bible et Valentine la commenter, en enjoignant Abel à aller se faire baptiser à l'église pentecôtiste de Papeete.


Mercredi 4 : On repasse pour voir les perles grises de Valentine. Pendant ce temps Gaston récolte son miel, très brun et très goûteux. J'en choisi 2 et Joël aussi. Comme Abel n'en prend pas et qu'il nous reste un peu d'argent, j’aurais bien pris une perle couleur champagne, mais d'autres touristes sont là et on doit partir car le vent s'est levé. Belle navigation par mer plate et petit vent tranquille, qui fait que Joël bricole sur le pont pendant que je m'installe pour entamer un nouveau livre. Quand soudain Abel me demande où est Joël ! Je ne l'ai pas vu descendre, il m'affirme qu'il n'est pas sur le pont. Je descend quand même m'assurer qu'il n'est pas dans les cabines, puis on pense qu'il est tombé à l'eau !!! Je dis à Abel de démarrer les moteurs pendant que je vais décrocher la perche IOR et la bouée. C'est à ce moment que Joël refait son apparition : il était sur le toit et ne nous avait pas entendu ! Bon au final, ça nous a fait un bon exercice et permis de voir que le drapeau enroulé sur la cane ne se déploie pas. Fin d'après-midi toujours calme, j'en profite pour effacer de mon appareil toutes les photos floues de frégates et compléter mon journal de bord !


Jeudi 5 : Arrivée à Rangiroa vers 9h, un peu avant l'étale. On mouille à Otatou, sur la droite après la passe où des courants jusqu'à 8 nœuds vident l'atoll. Le DAB est en face, au village de Tiputa. C'est ouvert, et ca marche ! On fait le plein de billets, mais uniquement des 5000 CFP. Quelques courses à côté (assez cher : la vendeuse prend la pose pour tenter de nous distraire tout en présentant le tableau des prix que j'ai demandé ! ) « t'occupe », dis Joël, on prend ce qu'il y a. L'après-midi, Joël me fait visiter « l'aquarium », un site de plongée superbe, où les poissons nous accueillent, pensant qu'on va les nourrir ! Abel reste au bateau pour transcrire ses réflexions issues de sa rencontre avec Valentine … En fin d'après-midi, on retourne au port pour manger au snack... mais malgré s'être fait confirmé que c'était ouvert, on le trouve fermé ! Du coup on fait un petit tour et on va à la passe pour voir les grands dauphins faire des pirouettes dans les vagues. Un large public vient partagé ce spectacle, y compris des îliens.


Vendredi 6 : Je vais replonger à l'aquarium avec Abel cette fois. Puis on va faire des courses dans 2 autres magasins côté Tiputa. Les prix sont moins chers et j'ai repéré des carottes, concombres et aubergines fraîches ! (le cargo est passé ce matin très tôt). Joël refait une caisse de 20 obus de Hinano ! A midi, on va marger au snack sur le port. (ils s'étaient trompé de jour quand ils avaient dit être ouverts, et annoncent du méru pour le soir... mais on va partir vers 16h. Avant, je repars à Tiputoa pour acheter des chemises comme cadeau pour les enfants. (tout est en XXL, mais j'ai trouvé des couleurs assez sobres!) On part sous une bonne rincée de pluie, et un peu de moteur avant de dépasser le phare (à éclats blanc sur les instructions, éteint en fait!) et prendre le chenal au sud de Tikehau. Au revoir les Tuamotu, direction Bora Bora et les îles de la Société.


Samedi 7 : navigation vers Bora-Bora Le cap sur 245 ° nous met presque vent arrière et fait battre le génois : on passe au régulateur d'allure pour se maintenir grand largue, à 150° du vent. On se traîne à 4 nds, heureusement dans une mer calme. Je dévore des livres : après Croire au Merveilleux (Ch Ono dit Biot) , Par les route (S Prudhomme), Le bal des folles (Victoria Mas), Les délices de Tokyo (Sukegawa) et Le restaurant de l'Amour retrouvé (Ogawa) puis Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants (M Enard) - lu en une journée-, j'entame la servante écarlate de Margaret Atwood. Bravo et merci à Béa et à son club de lecture !

Dimanche 8 :Arrivée à Bora-Bora en pleine nuit. Heureusement, les feux d'alignement et autres feux latéraux fonctionnent. On va se poser en limite de chenal, derrière le Motu Tapu (sûrement privé !)


Lundi 9 : départ au moteur en longeant les bouées latérales pour faire le tour le l'île. On longe les hôtels sur pilotis (et encore un village lacustre/lagunaire en construction) et allons mouiller face à la pointe Paoaoa, dans une baie aux couleurs de bleu à vert clair en passant par émeraude et turquoise. De là, on va en zodiac faire une plongée dans un jardin de corail : une multitude de juvéniles s'y retrouvent dans une eau chaude. Quand trop de bateaux arrivent, on fait un autre coin, derrière le motu Piti uu tai. Dans 1,50m d'eau, inutile de dire qu'on se croit dans un aquarium !


Mardi 10 : Après une nuit calme au mouillage, on va longer la côte pour refaire une plongée sur un spot vu en passant. Joël reste à bord en dérive et je prends la Gopro. Après quelques photos, je fais un beau plan-séquence de petits poissons bleus qui virent au vert, de coraux jaunes et de bénitiers aux lèvres bleues qui se referment peureusement... mais après quelque temps, je vois un libellé bizarre s'afficher sur la Gopro ! J'éteins et rallume : ça remarche ; juste à temps pour voir une raie pastenague. J'assure une photo, puis passe en film. Je découvre alors une dizaine de « raies armées » dissimulées sur le sable blanc : seul les yeux dépassent et les queues qui les trahissent.

Retour devant Vaitape, on redescend dans la baie de Povai pour aller mouiller à côté de la pointe Matira. De cet angle, on ne voit plus la caldera et la canine se transforme en molaire. Balade à la pointe, sur une belle plage de sable blanc et fin, avec une belle plongée à côté, avec juste masque et tuba. Alors que Joël et Abel restent à l'ombre sur la plage, je fais un tour jusqu'à l'extrême pointe sud, d'où je vois le site où on avait plongé la veille. Retour devant le ponton du bar-restaurant. En attendant qu'il ouvre pour prendre un apéro, ils vont prendre une douche pendant que je décide de me promener vers le village, au fond de la baie; c'est l'heure où les crabes de terre sortent de leur trou. Au retour, je trouve Abel et Joël devant un apéro, mais le bar ferme pour une soirée privée … rien à manger ? J'ai vu une roulotte sympa sur la route où on commande pour moins que leur cocktail des brochettes de cœur de veau ou un chao-men (nouilles, légumes et viande « comme du boeuf »?) Il faut dire que c'était vente à emporter et qu'il a fallu s'asseoir sur un tronc d'arbre au bord du lagon pour manger, et qu'Abel, bougon, dit que c'est pas le meilleur chao-men qu'il a mangé


Mecredi 11 : réveil à 4h30 pour départ encore la nuit. On passe la passe au lever du jour... au final, on a passé les 3 nuits sans voir le responsable des mouillages ! Direction Raiatea au près serré (en fait le cap nous amènerait bout au vent, et on ne prendra pas la passe Paipai à Tahaa, mais plus au sud, la passe Rautoanui, et on a contourné Raiatea par le nord pour aller au port de la ville d'Uturoa.

On longe des îlots minuscules avec une cabane, posée là pour surveiller les parcs à huîtres perlières.

Amarrage au port, à côté du trimarant à moteur de Kersauzon. On fait les courses au marché et je vais voir l'artisanat. Beaucoup de stands sont fermés l'après-midi, mais je trouve une jeune sympa qui a des colliers en oursin crayon.


Jeudi 12 : départ pour le Motu Iriru. On passe de 30m à 1,40 en quelques mètres, et du coup on n'a pas beaucoup de distance pour poser l'ancre qui chasse et dévale le tombant. Après un 2ème essai, ça croche dans le sable en limite, mais Joël préfère rester à bord pendant qu'on va à la nage visiter le motu : motu public, avec employé des espaces verts qui ratisse sous les cocotiers, douche et WC public. On va ensuite mouiller dans la baie puis on va en annexe pour visiter les marae de Taputapuaeta. Un site magique, avec plusieurs marae au pied de l'eau et face à la passe de Teavamoa, empruntée lors de grandes cérémonies réunissant tous les rois maohi venant en grandes pirogues doubles depuis les 8 bras de la pieuvre sacrée : d'Hawaï, les Fidji, l'île de Pâques, la Nouvelle-Calédonie, …


Vendredi 13 : Le matin, balade à la rame en annexe pour visiter le fond de la baie. Je longe de petits ilôts et une rive luxuriante avant d'arriver sur un marais de roseaux encadré par deux bras de petites rivières. Comme le vent ne sera pas très fort, on décide de partir plus tôt. On franchit la passe avant 10h, direction Moorea. Au final, on file bien une moyenne de 7 nœuds, mais dans une houle longue de 3 à 4m de creux. Juste au moment du repas, on repère un gros navire qui fait route face à nous. Il s'agit du Spirit of Wind, le gros paquebot aperçu au mouillage à Raitera. Joël essaye de le joindre plusieurs fois à la radio sans succès. Après un avis de danger diffusé par Joël et une intervention du JRCC (le CROSS local), il nous joint et dit qu'il nous avait vu et s'apprêtait à changer de cap ! … Le vent mollit encore, et on va devoir attendre le jour devant la passe. Je fais un petit changement de cap pour éviter une zone de centralisation des poissons délimitée par des bouées et dont on ne doit pas s'approcher à moins d'1 mille (repéré par une latérale rouge sur la carte, avec explication sur grand-grand zoom) : rien vu en fait alors qu'on était en plein sur zone. Un peu plus tard dans mon quart je change de cap pour éviter deux îlots que j'ai repéré sur la carte. Rien non plus ; en fait il s'agit de point de prise en charge des cargos par le pilote (pilot) : le p était sur le point de la carte!


Samedi 14 : Réveil au petit matin, juste pour avoir une vue superbe sur la caldera et les pointes de la bain d'Opunou... et apercevoir les jets de quelques baleines. Joël met le moteur doucement pour s'en rapprocher... mais elles refont surface dans notre dos et font des « appels » répétés avec la queue ! C'est plus gros que les frégates, mais tout aussi difficile à cadrer ! Le temps que je trouve comment on fait des photos en rafale qu'elles se lassent du jeu. On refait cap vers la passe alors que l'on a juste le temps d'en voir une au loin, sauter entièrement hors de l'eau.

Départ à terre pour aller au Tropical Garden (on est samedi, Joël a réservé par téléphone). Visite de la vanilleraie et d'une cascade un peu plus haut. Après cette marche apéritive, on va manger une assiette tahitienne au resto.